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Gouvernance et Convergence
Dans les domaines économique et social il ne s'agit pas
uniquement de développer une meilleure gouvernance mais une gouvernance
capable de renforcer la convergence ; et non seulement la convergence
nominale (Union Monétaire) mais, plus en profondeur, entre les
sociétés européennes. Comment avancer dans la coordination
de compétences et fonctions gouvernamentales nationales par des actions
stratégiques communes? Constatons d'abord que plusieurs facteurs font
obstacle à une plus grande convergence:
- la Multilevel gouvernance européenne est victime de la
"fragmigration" ( Rosenau 1999) c'est à dire d'un côté de
la concentration du gouvernement mondial, non seulement en matière de
sécurité (lutte contre le terrorisme etc) et, de l'autre, de la
multiplication des facteurs de fragmentation et désintégration;
dans le cadre de la mondialisation, paradoxalement, la complexité
sociale se traduit en une prolifération polyarchique et centrifuge des
organisations locales et régionales, sectorielles et territoriales
subnationales, privées et publiques, ce qui complique
énormément la gouvernance européenne;
- la "politisation"des enjeux européens au sein des opinions
publiques nationales se traduit non seulement en opposition contre une
intégration communautaire accrue, mais aussi en perception de
déficit démocratique par rapport à la
supranationalité normative déjà acquise (Lord 1998);
- spécifiquement dans les domaines de la UEM et de l'Union
sociale, dix ans après Maastricht:, malgré les
interdépendances entre les issues areas, l'avalanche attendue d' effets
spillover fonctionnels de l'UM ne s'est pas manifestée dans la mesure et
les formes attendues, surtout dans les domaines les plus controversés:
- malgré les Traités d' Amsterdam et de Nice ,les
compétences de l'UE restent très limitées notamment dans
les domaines cruciaux pour la gouvernance du processus de modernisation. Les
opinions publiques nationales ne sont pas unanimes sur le choix d'une plus
grande convergence comme condition sine qua non de la prospérité
et en plusieurs pays s'opposent à toute nouvelle
délégation de souveraineté nationale.
En synthèse, on assiste à une sorte de
"subsidiarité vers le bas" avec la conséquence négative
que plusieurs Etats, régions, villes et entreprises réagissent
aux problèmes accrus de compétitivité soit par la simple
"adaptation réciproque", soit par la dérégulation
compétitive pratiqués par les autorités nationales (le
"competitor State", Cerny 1997), et subnationales, y compris "rush to the
bottom"en matière sociale.
Néanmoins, deux arguments susceptibles de relancer, à
certaines conditions, la convergence européenne se sont clairement
imposés en 2000 :
- a) l'impact négatif de trends qui ont leur origine à
l'extérieur, notamment au niveau mondial :la perte de
compétitivité de l'Europe dans son ensemble provoque la
perception d'une menace pour la cohésion sociale et les
intérêts de l'UE en tant que région ( déclin de la
puissance relative = déclin de la prospérité de tous).
Plusieurs acteurs nationaux sont plus conscients de leur interdépendance
et aussi des fragilités de l'U.M.en l'absence d'une plus grande "policy
convergence" dans les domaines économiques, des welfare states etc
(Dyson, 2000).
- b) malgré la tentation des petites patries, le sentiment de
l'insuffisance des réponses régionales et/ou nationales peut
émerger et pousser les Européens même au delà de la
négociation intergouvernamentale. Mais seulement à deux
conditions:
- que des nouvelles méthodes soient essayées,
garantissant avant tout le respect des diversités .Le type
d'équilibre dynamique à poursuivre entre les différents
niveaux de la gouvernance européenne, nationale , subnationale, et
supranationale ne fait pas du tout l'unanimité, ni au niveau des
opinions publiques et élites nationales, ni de la communauté
scientifique.
- des nouvelles méthodes permettant à la fois
davantage de souplesse et capacité d'expérimentation
,d'innovation et de proportionnalité en fonction du problème
posé.
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